EMILE DEVILLE
(1822-1887)
Fils cadet de Jean Marie Joseph Deville,
ancien officier de l'Empire, et de Gabrielle Duffau Pauilhac,
fille de Bernard, maître de poste, et d'Ursule Buron, mariés
en 1816, il est né le 25 octobre 1818 à Tarbes, sous les prénoms
d'Emile Charles Joseph.
Après des études de droit à Paris, son père s'installa comme
notaire en juin 1829 à Tarbes. Commandant de la garde nationale
en 1830, celui-ci est nommé adjoint au maire de Tarbes le
22 août 1830. Il refusera cette charge en raison de son opposition
au gouvernement. En revanche, il sera élu député à l'Assemblée
nationale le 23 avril 1848, siégeant à l'extrême gauche et
au comité des Affaires étrangères. Compromis dans l'émeute
des barricades, il est condamné au bannissement, le 13 novembre
1849, par la Haute Cour de justice de Versailles et déporté
à Belle-Ile d'où il sera élargi pour raisons de santé et reviendra
mourir à Tarbes le 19 mai 1853.
Emile prend la succession de l'étude paternelle le 26 juillet
1849, charge dont il démissionne 30 ans plus tard en faveur
de' maître Capdecomme.
Le 18 avril 1853, il épouse, à Tarbes, Marie Joséphine Lafforgue-Laborie,
native de Tarbes, fille de Pierre, marchand drapier, et de
Jeanne Marie Dimbarre, couple dont la nièce, Catherine Dimbre,
épousera Ulysse Sempé.
Au lendemain du désastre de Sedan, le 2 octobre 1870, alors
qu'il milite depuis plusieurs années au sein du cercle démocratique
tarbais pour les valeurs de la République, il est appelé à
présider la Commission municipale et ce, jusqu'au 15 mars
1871, date à laquelle ce conseil démissionnera. Le 28 octobre
suivant, il est nommé membre de la Commission départementale
au titre du canton de Tarbes-Nord, après la dissolution du
Conseil général. Enfin, il remplit, de nouveau, les fonctions
de maire de Tarbes du 18 février 1878 au 30 juillet 1879,
dans un conseil municipal où, en raison de ses opinions politiques
progressistes, il s'était révélé un opposant obstiné au précédent
maire Antoine Brauhauban.
Il décède, veuf, à Tarbes, le 7a vril 1887, à son domicile,
rue des Petits-Fossés. Il est inhumé au cimetière Saint-Jean
dans la sépulture familiale, laissant à ses deux enfants survivants
une importante succession, en nature de créances, obligations
et propriétés avoisinant les 400 000F .
De son union avec Marie Joséphine Lafforgue-Laborie, est né
le 8 mars 1854, Pierre Gabriel, futur théoricien du socialisme.
Elu député de la Seine de 1896 à 1898 et de 1903 à 1906, il
sera secrétaire de la commission de séparation de l'Eglise
et de' l'Etat, avant d'entrer dans la carrière diplomatique.
Il est décédé à Viroflay en 1940. Sa sœur, née un an après
lui, Louise Marie Elisabeth, épousera le 1er novembre 1875
à Tarbes, Alexandre Carrère, de Puydarrieux, qui s'installera
comme notaire au chef-lieu du département de 1870 à 1884.
Une rue de Tarbes porte le nom de cette famille sans qu'un
prénom soit mentionné.
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