LES TROIS EMPLACEMENTS
SUCCESSIFS
DU CIMETIERE SAINT JEAN
1er local : Eglise Saint Jean
2ème local : En bordure du chemin de Caparroi
3ème local : Rue du Cimetière Saint-Jean
1er local : Autour
de l'église Saint-Jean
Jules HERAUT, dans le bulletin de la société
académique des Hautes Pyrénées édité en 1979 situe l'emplacement
du premier cimetière Saint Jean.
Ce champ de repos était situé à l'est de l'église, au bord
d'un étroit passage.
Le livre terrier de 1645 apporte la précision suivante:
"Me Arnaud Fornets, ad(vo)cat, tient feu et lar en sa ma(is)on
acquise de Jean Junca, m(archan)d, confronte dorian à ma(is)on
des hoirs dudict Me Bertrand Abbadie, occidam à ma(is)on de
la damoiselle de Forcade, veuve, midi à semitière de l' église
de Saint-Jean, sept (entri) on à rue publique; estimé ...........cy:
80 écus petits."
En 1658, la propriété de Jean Tourné, successeur des héritiers
de Me Bertrand Abbadie, confrontait, à l'ouest la parcelle
du sieur Fornets, au sud le mur de la ville et les fossés,
tandis que l'immeuble de ce dernier confrontait au sud le
cimetière et le mur de la cité.
Autrement dit, le champ de repos n'avait vers l'est qu'une
étendue trés limitée puisqu'il n'arrivait qu' à une certaine
partie de la largeur du terrain qui appartenait au sieur Fornets.
Cette observation permet de conclure que la plus longue partie
du cimetière se situait dans le sens nord-sud.
Le 30 octobre 1739, au cours de la réunion du Conseil général,
noble d' Armagnac de Lavedan, curé de Saint-Jean, rapporte
que ".... le cimetière de ladite église n' est pas fermé (....)
toute sorte de bestiaux y entrent et même déterrent des ossements."
L' assemblée décide que le cimetière sera fermé ( par un portail
).
Le 13 novembre 1751: il est rapporté que les murs du cimetière
sont anormalement bas: "ils seront exhaussés pour mettre en
sûreté les portes de l' église et de la sacristie.
Avant le XVI° siècle, le cimetière a pu se situer à d'autres
points cardinaux de l'édifice. Des sarcophages en pierre de
Lourdes et un autre en marbre blanc de Saint-Béat, semblable
à celui de Saint Misselin, qui se trouve au chevet de l'église,
dans un " arcosolium ", furent découverts à 2,15m de profondeur,
à l'ouest, près du mur de l'église, lors des fouilles pratiquées
pour la fondation des murs. Cette information de l'architecte
des Monuments Historiques, Louis Caddau, datée du 1er avril
1894, avait fait l'objet d'un article de presse et figure
dans le " fonds Caddau ", conservé aux Archives Départementales."
2ème
local : En bordure du chemin de Caparroi

Délibération du 10 Septembre 1776:
"De plus il a été délibéré que pour être conforme aux lettres
patentes enregistrées au Parlement qui enjoint d' établir
les cimetières dans des lieux séparés ou éloignés des habitations
et aprés avoir fait vérifier différents locaux, on propose
à Monseigneur l' évêque de vouloir consentir que le cimetière
pour la paroisse de Saint-Jean soit établi sur un champ qui
est prés de la rue des escarnadés et qui appartient à l' hopital
de la présente ville, ce terrain étant le plus proche et le
plus dispendieux attendu qu'il est déja entouré de murs de
trois côtés, auquel effet on conviendra de gré à gré avec
les administrateurs de l' hôpital pour fixer une redevance
annuelle que la ville sera obligée de paÿer à raison de cette
acquisition. Et il sera de suite procédé à la construction
de murs néccessaires."
Un rapport de l' architecte voyer en date
du 03 Juillet 1901 situe le cimetière:
Il était situé à la section D, N° 66 du plan cadastral,
en bordure sur le Chemin de Caparroi, devenu aujourd'hui rue
Eugêne Ténot. La contenance était de 35 ares, dix centiares.
Le 10 Décembre 1776, le nouveau champ de
repos est inauguré "processionnellement" par Mr Barquissau,
curé de la paroisse. "La bénédiction du cimetière fut faite,
avec la plus gande solennité et au grand concours du peuple".
La première inhumation, celle de la dépouille mortelle de
Dominique Pomes, eut lieu le 12 décembre 1776. Après les directives
ordonnant que les inhumations se fassent loin des habitations,
des réactions hostiles à cette décision se produisirent. Voici
une délibération du 07 Octobre 1781:
"Monsieur de Salles, maire ayant communiqué deux réquisitions
qui lui furent faites le jour d' hier successivement par Mr
Duboe, procureur du roi, pour demandes aux officiers municipaux
main forte à l' effet de prévenir ou contenir les troubles
et voies de fait qu' il prévoit devoir être commises à l'
occasion de l' enterrement de deux personnes qui moururent
hier à la paroisse de Saint-Jean; il a été arrêté que tous
les officiers municipaux présents se transporteront à l' heure
indiquée pour le dit enterrement sur l' ancien cimetière de
l' églize de la parroisse de Saint-Jean, suivis des valets
de ville pour combler des fosses qu' on peut avoir entrepris
d'y creuser contre la disposition des lettres patentes pour
y faire lesdites inhumations et pour empêcher, en déférant
aux dites réquisition et par manière de main forte qu' on
ne fasse lesdit enterrements dans ledit ancien cimetière et
calmer et contenir autant qu' il sera en eux les voyes de
fait et les émotions qu'on pourra commettre pour troubler
le curé de la parroisse dans ses fonctions à ce sujet et d'
en dresser procès verbal, le cas écheant, pour être remis
à Mr le procureur du Roi.
Certaines personnes de la ville, à raison des inhumations
qui se sont faites dans l' ancien cimetière de Saint-Jean
et dans le cloître de la Séde, contre la teneur des lettres
patentes du mois d' Août 1776, dûment enregistrées; ces mêmes
personnes sont déterminées à continuer lesdites voyes de fait
et ledit trouble à l' occasion de l' enterrement d' un enfant
qui est mort ce matin et qui sera inhumé dans la journée de
demain; nous croyons dans ses circonstances, qu' il est du
zéle de notre ministère de requérir MM. les officiers municipaux
de donner main- forte pour prévenir lesdits troubles et faire
veille à ce qu' on ne creuse aucune fosse dans l' ancien cimetière
soit de jour ou de nuit, tâcher encore de découvrir les personnes
qui fairaient ces entreprises."
Pour ces braves gens, la tradition devait
être respectée ; les âmes de leurs défunts, pensaient-ils,
montaient d'autant plus facilement au ciel, qu'ils étaient
inhumés prés de l'église, à l'ombre du clocher. Trés vite
le cimetère se révélera trop exigu.
3ème
local : Rue du cimetière Saint-Jean

Le 13 Mars 1828 une commission municipale
est nommée pour faire le choix d'un nouvel emplacement.
Cette dernière propose l'acquisition de trois prairies situées
à 100 mètres au Nord de l'ancien cimetière et à 35 mètres
de toutes habitations conformément au décret du 23 Prairial
An XII. Elles appartenaient à Cauhapérou et consorts pour
une superficie de 69 ares 60 centiares. Les vendeurs et la
ville ne tombent pas d'accord sur la valeur des parcelles
.Après plusieurs tentatives, il est décidé que les prix seraient
débattus par deux experts, l'un pour la ville, l'autre pour
les parties. Le 17 Octobre 1829, le conseil municipal prend
une délibération pour approuver le travail présenté par les
experts. Après ratification de cet acte par le Préfet, les
travaux de construction des murs de clôture sont entrepris
le 05 Mars 1831.
La translation des corps et les nouvelles inhumations furent
faite aussitôt aprés et l' ancien cimetière loué au sieur
Dominique Médus, charretier,demeurant rue Saint Antoine.
Le 19 Juin 1877 a lieu, aux enchères publiques, la vente du
cimetière. Monsieur Ursulin Dencausse (fonderie spéciale)
devient propriétaire pour la somme de 14 780F.
Fonderie Dencausse
PREMIER AGRANDISSEMENT
En 1841, une nouvelle paroisse est érigée
sous le vocable de Sainte Thérèse et avec le statut de succursale
de Saint Jean. La paroisse Saint Thérèse compte alors 2450
habitants; celle de Saint Jean 3722 habitants. Le cimetière
de cette dernière devient insuffisant.
Le conseil municipal, par délibération du 30 Août 1860 propose
d'acquérir une partie de la prairie appartenant à la famille
De Gonnès.
Un décret impérial du 27 Octobre 1860 déclare d'utilité publique
l'agrandissement du cimetière des paroisses Saint Jean et
Sainte Thérèse et autorise l'exécution des travaux. Le déplacement
du chemin vicinal situé au Nord (chemin de Bazet) est prévu
dans ce projet Après entente, il est convenu que le terrain
nécessaire à l'agrandissement aura une superficie de 61 ares
et sera payé 18 810F.
Les négociations terminées il est procédé à l'adjudication
des murs de clôture.
DEUXIEME AGRANDISSEMENT

En 1903 la population de la paroisse Saint
Jean est de 6615 habitants. La paroisse Sainte Thérèse en
compte 4276. La moyenne des décès entre 1898 et 1902 :
Saint Jean : 125/an
Sainte Thérèse : 72/an
Le 10 Septembre 1903 une délibération du
conseil municipal décide la création d'une annexe. Le 21 juillet
1905, expropriation du terrain De Gonnes en vue de la création
d'un nouveau cimetière.
La réception des travaux du mur de clôture a lieu le 06 Janvier
1909 en présence de Monsieur Georges Magnoac, Maire de Tarbes
et de Monsieur Norbert Lartigue, architecte voyer.
TROISIEME
AGRANDISSEMENT
Par délibération du 24 Novembre 1939 le conseil
municipal de Tarbes vote l'adoption du projet d'agrandissement
du cimetière Saint Jean.
Ce projet comprend le déclassement et l'incorporation
au cimetière d'une partie du chemin V.O n°5 - rue du Cardinal
d'Ossat -. Le remplacement de ce tronçon est prévu par le
classement dans la voirie municipale du chemin qui est au
Nord entre le cimetière et l'usine Dupont. Ce projet a reçu
une adoption de principe par un rapport de l'ingénieur TPE
Mr Cohou en date du 30 Avril 1940, rapport adopté par l'ingénieur
en chef des ponts et chaussées le 02 Mai 1940. L'adjudication
au rabais des travaux a lieu le Samedi 16 Mai 1942.
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