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LUCIEN THEOPHILE FIGAROL
(1814-1881)

Lucien Théophile Figarol est né le 2 octobre 1814 rue du Bourg-Vieux. Il est le fils de Jean Dominique, juge d'instruction à Tarbes (1764-1842) et de Félicité Dintrans (1778-1854), issue d'une famille de gens de robe, associée par le mariage de ses parents au négoce bordelais. Il épouse en 1854, Julie, fille du médecin Dominique Duplan.
Lui aussi homme de loi, il débute comme avocat. En 1847, il signe la souscription pour les messes à dire en l'honneur de Napoléon Ier. Et en 1852, alors qu'il était substitut près le siège de Lourdes, il remplace Caze, juge de première instance au tribunal de Tarbes. Il prête serment le 14 avril 1852. Mais ce sont les membres de la Défense Nationale qui le nomment juge d'instruction en remplacement de Barère décédé, le 22 octobre 1870 . Les changements politiques n'altèrent pas la progression de sa carrière.
Comme ses ancêtres, il porte de l'intérêt à la vie municipale. Il y pénètre lors de la réélection de la plupart des conseillers en 1865 avec le maire bonapartiste, le vicomte de Lagarde. Il assure les fonctions d'adjoint de 1868 au 8 juillet 1870, période où éclate des dissensions locales précédant de peu celles occasionnées par la chute de Napoléon III.
Le 24 juillet, le préfet prépare les élections. Au regard des évènements locaux, l'enjeu est important et fait l'objet de cabales qui ne sont pas sans rappeler celles du siècle précédent où la matière politique peut être un prétexte aux luttes de personnes. Après une première réaction centralisatrice, le second Empire continuera, en fait, presque vingt années durant, à desserrer l'étau pesant sur les maires. La loi municipale de 1855 n'est guère qu'un toilettage de celle de 1831, le suffrage universel en plus. Le maire demeure nommé, mais il est de plus en plus souvent choisi par les conseillers municipaux, ce qui deviendra obligatoire par la loi du 21 juillet1870. Dans le cadre d'un Comité électoral, le vicomte de Lagarde constitue une liste de présentation des candidats à tendance conservatrice. Antoine Brauhauban hésite à la signer, car un de ses amis n'y figure pas, déclarant qu'il s'agit là d'un tableau qui n'est que " la contrefaçon mal réussie d'une liste officielle. " Le Comité contre-attaque sur des allégations personnelles : " M. Brauhauban a voulu faire une malice de l'esprit. Pour la malice il y en a beaucoup, pour ce qui est de l'esprit on le cherche " et à Antoine Brauhauban de répondre, " dans votre œuvre on a beau chercher on ne trouve ni l'un ni l'autre ". Il y aura donc trois listes : la " liste de la Mairie " à tendance conservatrice, Lucien Théophile Figarol en fait partie ; la liste " parallèle fortifiée ", mélange de conservateurs et de républicains pour ces derniers, Deville, Darieux ; et les indépendants, Brauhauban, Dupouey. Ce dernier tente d'élever le débat, mettant en avant les bouleversements politiques et sociaux qui se préparent, et s'adressant à ses concitoyens " qu'il faudra alors dans le conseil municipal de la cité des hommes sur qui vous puissiez compter et qui soient à la hauteur des circonstances…. Si vous me jugez apte à rendre des services en des moments critiques, n'hésitez pas à utiliser tout ce qu'il y a en moi d'expérience, d'intelligence et de dévouement. Je me présente à vous, seul, sans liste, sans comité, n'étant appuyé que par ma conscience, soutenu que par le sentiment du devoir ". Il fut élu lors du second scrutin . " La liste de la Mairie a fait passer au premier tour de scrutin vingt de ses patronnés ", de Lagarde premier avec 1858 voix, Figarol deuxième avec 1541 voix. Avec l'écroulement de l'Empire, la scène nationale prenant les devants, l'élection du maire qui devait s'en suivre n'eut jamais lieu. D'ailleurs, ces deux scrutins ne sont pas consignés dans les registres de délibérations municipales. Ces suffrages ne furent pas sans intérêt, puisqu'ils animèrent la vie politique tarbaise du printemps à l'été 1870.
Voilà ce qu'écrit le " franc-tireur " de sa plume caricaturiste, partisan conservateur, dans une affiche pamphlétaire qui peut éclairer sur la personnalité des principaux acteurs de la polémique. M. Deville, notaire, " Nous y voilà. C'est l'astre roi de la constellation, le grand prêtre du temple, le pur des purs ; cependant, tandis que les vrais républicains, luttaient et souffraient, agissaient et espéraient, lui, se tenait prudemment coi : il se contentait de gagner de l'argent, toujours de l'argent et encore de l'argent. Fidèle aux traditions paternelles, il brutalisait les petits et caressait les grands, il peuplait sa maison de robes noires et il faisait des membres du clergé les canaux de son étude : on le voyait bras dessus bras dessous avec le Procureur Impérial, et le Commandant de gendarmerie avait ses grandes et petites entrées dans son sanctuaire ; enfin il y a peu de temps encore il allait faire la cour à l'hôte de la villa Fould. Pour ces visites il choisissait la nuit de préférence. Signes particuliers : intempérance de langue et dévoiement épistolaire chronique. Tâtez-en, messieurs les Républicains naïfs, de M. Deville. A quelques mois d'ici vous m'en direz des nouvelles. " M. Brauhauban, " Humeur très inégale. Intelligence réputée, à bon droit supérieure. A ce qu'il faut pour faire un maire hargneux quelque fois, bienveillant souvent, juste toujours.
M. Figarol " Très honorable, d'une nature bienveillante, portée à toute les conciliations " .
La chute de l'empereur n'altéra pas sans doute toutes ces chicanes d'autant plus que les couleurs politiques prononcées viendront exacerber l'état d'esprit de parti. Lors du conseil municipal du 2 octobre 1870, Deville donne lecture d'un arrêté du préfet qui dissout le conseil municipal de Tarbes, le nommant président de l'assemblée, le vicomte de Lagarde, maire, ce dernier se ralliant aussi à la République. Choisissant aussi Lucien Théophile Figarol, fut aussi choisi membre de la municipalité provisoire mais celui-ci déclare ne pouvoir accepter ce mandat. Cependant, convoqué le 30 mars 1871 en tant que membre de l'ancien conseil municipal, celui d'août 1870 et de l'Empire finissant, pour l'élection qui remplacera la commission provisoire démissionnaire, il est prié d'accepter la présidence de la séance. Là se termine ses fonctions municipales. Il ne se représentera pas dans le conseil municipal de la République, bien que ce furent les anciens conseillers municipaux qui furent réélus.
La position sociale, l'activité politique procurent de la notoriété, mais la distinction se trouve dans la culture. Il y a à Tarbes un cercle littéraire Lucien Théophile en est membre avec son beau-père Dominique Duplan, son confrère Artiguenave, le notaire Jean-Pierre Daléas et le receveur des Domaines Valentin Leschenault. La fortune acquise par le mariage avec Julie Duplan s'est amenuisée. Au moment de la séparation des biens en 1864, il est obligé de vendre ses immeubles pour restituer la part dotale à sa femme, c'est essentiellement elle qui pourvoira aux besoins de leur fils unique.
Lors de la séparation de corps, il ira s'installer dans un quartier élégant, chez Jouanoulou, 17 rue Massey.
Il décède, alors qu'il était le doyen du tribunal, le 3 août 1881, la presse conservatrice relate son éloge funèbre, " esprit distingué et noble caractère peu empressé de se mettre en relief ", pas d'écho dans les journaux républicains .

 

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Source: Archives municipales ( Monique Certiat )