ASCUNCION OZORNO
(1821-1931)

Une
fillette de dix ans trouvée assasinée et violée
au cimetière Saint-Jean
(Extraits de la Nouvelle République
des Pyrénées. Octobre 1931. Archives départementales
4JB32)
Il y a treize mois environ, les époux
Ozorno arrivaient en France avec leurs trois enfants, deux
garçons et une fille, et venaient s'installer à
Tarbes, au quartier de Gestas maison Soro.
Ils retrouvaient dans notre ville plusieurs de leurs parents
et beaucoup d'amis d' Espagne.
Le ménage vivait uni heureux. Le mari travaillait en
qualité de manoeuvre chez Mr Grimal, route de Pau.
La femme faisait des ménages en ville.
Les trois enfants âgés respectivement de dix,
huit et cinq ans, faisait la joie du foyer.
L'ainée, prénommée Assomption, malgré
son jeune âge, était une enfant précoce,
suppléant habilement sa mère dans les travaux
du ménage, faisant ponctuellement les commissions,
effectuant des achats tout comme une grande personne. C'était
une bonne élève de l'école Michelet.
Brusquement, lâchement, la mort vient d'entrer dans
la maisonnée. Assomption Azorno a été
en effet trouvée, vendredi matin, assassinée
- étranglée probablement - abominablement souillée
dans un endroit sacré entre tous,dans le domaine des
morts, au nouveau cimetière Saint-Jean.
Elle a été victime d'un individu abject qui
a commis un crime dont la monstruosité fait littéralement
frémir.
Une disparition inexplicable
Jeudi après-midi,
jour de congé, Assomption Ozorno s'était rendue
chez sa tante, Mme Narcisse Garcia, demeurant quai de l'Adour.
Vers dix-sept heures, comme cela était convenu, elle
réintégrait le domicile de ses parents.
Demi-heure aprés elle se rendait à l'épicerie
"Au vénézuela", rue Achille Jubinal,
où elle effectuait quelques achats.
A 17H50 la gamine quittait l'épicerie. On ne devait
plus la revoir que morte.
Inquiets de ne pas la voir revenir rapidement, ses parents
s'alarmèrent de son absence polongée et inexplicable.
On alla chez des voisins, on parcouru les rues adjacentes,
on revint à l'épicerie. Peine perdue!
La gamine était introuvable.
Vers 20 heures, la police était alertée, tandis
que les voisins et amis du ménage Azorno allaient explorer,
munis de lanternes les diverses allées du cimetière.
On regarda partout mais en vain.
On devine l'anxiété des malheureux parents qui
ne cessèrent de rechercher leur fille.
La macabre découverte
Vers sept heures, vendredi, le cantonnier de
la ville, M.Etienne Lavergne, 30 ans,chemin d'Urac, et M.Georges
Hauser, 32 ans, demeurant rue du Foulon, villa Rosette, venaient
travailler au nouveau cimetière Saint-Jean.
Ils avaient commencé leur besogne depuis vingt minutes
environ dans le carré numéro huit, lorsque soudain,
M.Hauser apercut entre deux tombes une masse informe.
- Tiens, dit-il à Mr Lavergne, je crois qu'il y a là-bas
une gosse qui est malade.
M.Hauser s'approcha. Un spectacle horrible s'offrit à
ses yeux.
La tête, maculée de sang et de terre, couchée
sur le dos, les jambes écartées, la robe et
la chemise relevées sur le ventre, une fillette gisait,
la langue pendante.
MM.Hauser et Lavergne eurent tôt fait de constater qu'ils
avaient un cadavre devant eux.
On devine leur terreur.
L'un deux s'empressa d'aller prévenir la police.
La municipalité tarbaise accorda, par délibération
du conseil municipal du 14 Novembre 1931, une concession gratuite
de 3 M2.
Une souscription fut ouverte, chez M. Aussibat, 40 rue Larrey,
pour permettre d'élever un monument sur la tombe.
Les pompes funèbres générale prirent
à leur charge les frais des obséques de la malheureuse
victime.
Retour