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ESTEVENET
(1828-1908)

Notes sur Jean-Pierre ESTÉVENET
Bienfaiteur de la Ville de Tarbes
par Michel Sauvée

Léon Jean-Pierre ESTÉVENET est né le 14 février 1828 (1) au petit village de Mansan (2) (canton de Rabastens) au foyer d'un modeste couple de laboureurs, Jean ESTEBENET, dont les racines se situent dans le Gers, à Montégut sur Arros, et Françoise LAVEDAN, native de Sénac, mais dont le père était de Mazerolles (3).

Jean, son père, décède le 19 août 1832 à Mansan, laissant deux orphelins. Madeleine et Léon Jean-Pierre, qui n'a que quatre ans. La succession (4) se révèle modeste : les biens laissés sont d'une maison, de deux hectares de terre et vigne et de quelques effets et objets mobiliers, d'une valeur de 100 francs.
Il semble que, très tôt, Léon Jean-Pierre quitte la maison familiale pour Bordeaux, où il trouve un emploi de courtier dans une banque, avant de s'exiler le 8 novembre 1851 à bord de "La Lydie" pour Montévidéo en Uruguay (5).
On le retrouve, en 1863, à Buenos Ayres, en Argentine, où il épouse (recherche de l'acte demariage en cours) une jeune fille vraisemblablement d'origine bigourdane, Isabelle DESPAUX, de 19 ans sa cadette, fille de Jean et de Jacobe DONGA, qui lui donne une fille, Marie-Amélie, née le 10 septembre et baptisée le 21 novembre de la même année en la paroisse San Miguel.
Le couple revient habiter Tarbes en 1874, au 10 de la rue Nationale (actuel Cours Gambetta), année où l'on trouve l'inscription de Léon sur les listes électorales La trace d'un ultime ? déplacement de Léon Jean Pierre est une nouvelle demande de passeport pour Buenos-Ayres, en date du 4 octobre 1870 (6).
Le couple aura trois autres filles, Léonie, née en 1865, décédée le 20.12.1873 à Tarbes, Isabelle Henriette, née le 23 janvier 1875 au 10, rue Nationale, dans la maison Gourgues, décédée le 29.06.1881 à Tarbes, et Marguerite Gabrielle, née le 07.09.1878 à Tarbes (acte du 9), au 40 bis de la rue des Grands Fossés, maison Caussade.
Au recensement de 1881, le couple figure à cette dernière adresse avec leurs deux filles, Marie Amélie, âgée de 18 ans, et Marguerite Gabrielle, 3 ans. Il voisine le logement qu'Apamis MONTRÉAL, rentière de 52 ans, pour peu de temps encore célibataire, partage avec Henriette PUJO, sa fille naturelle reconnue.
Le fait n'est pas anodin, puisqu'Apamis, qui épousera le 11 janvier 1882 (cm Carrère du 10 janvier 1882) l'avocat tarbais Denis Charles PUJO, est la grande tante d'Emmanuel Mathieu Marie Edmond PRADA qui épousera Marie Gabrielle ESTÉVENET, et deviendra l'associé de son beau père, Léon, dans la banque qu'il a fondée à Tarbes. Celle-ci deviendra la Banque ESTÉVENET-PRADA.
Aucune recherche n'a été entreprise sur l'acquisition de ce bien immobilier, plus précisément la construction (ou l'acquisition) de l'immeuble particulier qui abritera la Banque Estévenet au 29 de la rue des Petits-Fossés (actuellement rue Georges Clémenceau, derrière la Mairie, siège actuel du CIC).
Marie-Amélie épousera à Tarbes, le 11 décembre 1883, (cm Capdecomme du 10.12.1883), Paul Maurice MONTAGNAN, propriétaire rentier de 28 ans, natif de Paris, mais domicilié à Bordères sur Echez, fils d'Etienne Dominique, conseiller général, et de Marie Louise PETIT de REIMPRÉ.
Anselme Frogé, 51 ans, qui fut maire intérimaire de Tarbes, figure au rang des témoins.
Marie Gabrielle, ,dernière née, et de quinze ans cadette de sa sœur, se mariera à Tarbes le 7 septembre 1898 (cm Carrère du 06.09.1898) avec Emmanuel Mathieu Marie Edmond PRADA, qui deviendra l'associé de la Banque. Il est le fils de Manuel, négociant quincaillier et d'Adèle ESCARTY, tous deux natifs de Tarbes (7). Isabelle DESPAUX, épouse de Léon Jean Pierre est décédée à Tarbes le 6 mars 1903, au 29 de la rue des Petits Fossés, dans l'immeuble de la Banque.
Léon Jean Pierre ESTÉVENET, qui inaugurera, peu de temps avant sa mort, la voie tarbaise qui porte son nom, y est également décédé le 9 février 1908.
L'appellation de la Banque, devenue PRADA (8) demeurera ainsi qu'en témoigneront des encarts publicitaires jusqu'en 1918. Elle fut reprise, avant 1937, par la Société Bordelaise de Crédit Industriel et Commercial.

La sépulture de la famille ESTÉVENET se trouve au Cimetière Saint-Jean, non loin de celle de BRAUHAUBAN, autre bienfaiteur de la Ville.
Y sont inhumés :
- Léon Jean Pierre et son épouse Isabelle.
- Leur gendre, Edmond PRADA, décédé le 3 mai 1965 à Toulouse.
- Leur fille, Marguerite, épouse PRADA, décédée le 21 décembre 1968.
- Les parents d'Edmond, Manuel, décédé le 28 septembre 1925 à Tarbes, et Adèle ESCARTY, décédée le 30 novembre 1893 à Tarbes.
- Leur petite fille, Isabelle PRADA, née en 1904 et décédée d'un accident de circulation à Lannemezan le 15 septembre 1993, ainsi que son mari, Raymond JULLIEN, décédé le 28 octobre 1989.

Poursuivant l'activité bancaire familiale, André JULLIEN, petit-fils de Léon Jean Pierre et Isabelle, assura la représentation d'une grande banque française à Madrid, tandis qu'un PRADA était encore, il y a quelques années, Président de la Commission des opérations de Bourse à Paris.

NOTES ANNEXES

(1) - E-C de Mansan. Sous le nom d'Estébenet. Le père, laboureur, est âgé de 38 ans. Le grand père paternel, Jérôme Estébenet, 72 ans, sabotier, est cité comme témoin.
(2) - Cette commune de 208 hectares comptait 161 habitants en 1806. Il n'en subsistait que 36 au recensement de 1990.
(3) - E-C de Sénac. Mariage le 26 mai 1813, de Jean STEVENET, 28 ans, cultivateur domicilié à Mansan, fils de Jérôme et de feue Madeleine LABORDE, domiciliés à Mansan, et Françoise LAVEDAN, couturière, 20 ans, domiciliée à Sénac, fille de feu Bernard et de Jeanne LATOUR, cultivateurs à Sénac.
Plus antérieurement, à Mansan, mariage le 25 février 1783, de Jérôme ESTÉBENET, fils de Dominique et de feue Françoise DURAN, métayer de Monsieur Sorbet à Montégut (sur Arros), et Madeleine LABORDE, fille de feue Jean et de Jeanne FORGUES, de Mansan
(4) - ADHP, volume 3Q 4677, page 166. Jean Estévenet avait testé le 6 février 1832 (minutes Montégut)
(5) - La demande de passeport est datée du 8 novembre 1851 et reste consignée dans le Registre de Police générale de France aux AD de la Gironde (côte 4M 732).
- Il est qualifié d'étudiant en droit, domicilié à Bordeaux 15, rue Tustal.
- Les détails physiques sont les suivants : taille d'1 mètre 64, cheveux châtains, front découvert, yeux gris bleus, nez un peu gros, bouche moyenne, barbe rousse, menton à fossette, visage ovale, porte une cicatrice au dessus du sourcil gauche.
(6) ADHP - côte 4 M 288.
(7) Les parents d'Emmanuel sont tous deux d'origine sociale très modeste.
La souche paysanne des PRADAS est, antérieurement, à Gez es Angles. Le grand père d'Edmond, Mathias, né à Juillan, s'était installé à Tarbes comme voiturier, et avait épousé à Tarbes le 18.08.1841, Marie MONRÉAL, dont le père, natif d'Espagne, était lui-même voiturier. Marie était la soeur d'Apamis.
A son décès, le 23 avril 1854 à Tarbes, Manuel Marie MONTRÉAL, père de Marie et Apamis, était propriétaire au 37 de la rue des Grands Fossés, d'une maison de trois niveaux comprenant deux corps de logis avec cour, écurie et remise, le tout d'une surface au sol de 300 mètres carrés et d'un revenu de 1000 francs, soit une valeur de 20 000 francs en capital).
Adèle ESCARTIN était la fille d'un marchand ambulant, natif de Jurançon, (mais aux racines espagnoles, de la Vallée de Biescas), où il avait épousé, le 28.05.1844, une jeune fille abandonnée à la naissance et recueillie au tour de l'hopital de Pau, qui deviendra marchande de rouennerie, le couple demeurant au Foirail de Tarbes. L'insertion des PRADAS, devenus PRADA, dans la société tarbaise est, de même que pour les Montréal, l'exemple d'une ascension sociale dûe à leur industrie plus qu'à la fréquentation des notables locaux.
Manuel PRADA, gendre d'ESTÉVENET eut, pour le moins deux soeurs :
- Marie Amélie, épouse le 23 avril 1866 à Tarbes (cm Deville du même jour), Jacques Hugues BARDOL, employé des chemins de fer, natif de St Flour (Cantal)
- Marie, épouse le 27 septembre1869 (cm Daléas du 26.09.1869), Jean Laurent Philippe LANSAC, chapelier, exerçant avec son père Jacques, dans la rue des Grands Fossés (l'enseigne est encore visible sur le mur, à l'angle de la rue St Vincent de Paul)

(8) ainsi qu'en témoigne la mention d'une carte postale (Phototypie Labouche de Toulouse)

: la banque
: publicité

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